La réforme protestante
Amorcée dès le XVe siècle et culminante au XVIe siècle, la Réforme protestante est moins une volonté d'un retour aux sources du christianisme qu'un besoin de considérer la religion et la vie sociale d'une autre manière. Elle reflète l'angoisse des âmes[1], par la question du salut, centrale dans la réflexion des réformateurs, qui dénoncent la corruption de toute la société engendrée par le commerce des indulgences et profitent de l'essor de l'imprimerie pour faire circuler la Bible en langues vulgaires (allemand), en montrant qu'elle ne fait mention ni des saints, ni du culte de la Vierge, ni du Purgatoire.
Commencée par Martin Luther en Allemagne et Ulrich Zwingli à Zurich, puis Martin Bucer à Strasbourg et plus tard Jean Calvin à Paris et Genève, la Réforme touche la majeure partie de l'Europe du Nord-Ouest. Les tentatives de conciliation ayant échoué, elle aboutit à une scission entre l'Église catholique et les Églises protestantes. La contre-réforme catholique engagée à l'issue du concile de Trente ne permet à l'Église catholique qu'une reconquête partielle des populations passées au protestantisme.
L'adoption de la Réforme est aussi un caractère politique. C'est un moyen pour les princes d'affirmer leur indépendance face à une papauté revendiquant une théocratie universelle ou pour les populations de pouvoir se révolter face un souverain mal accepté comme en Écosse et aux Pays-Bas espagnols. La Réforme se traduit donc au XVIe siècle par de nombreux conflits, entre l'empereur Hasbourg et les princes allemands mais aussi des guerres civiles en France, en Angleterre et en Écosse.